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Symptômes, contaminations, germes : quelles sont les caractéristiques principales des mammites ?

Une mammite est toujours le résultat d’une infection de la mamelle par un agent pathogène. On distingue cependant deux grands types de mammites, selon que les symptômes sont visibles ou non à l’œil nu.

Des symptômes variables

Une mammite est dite clinique lorsque l'inflammation provoquée par la maladie est si importante que les symptômes sont visibles : le lait peut avoir une apparence anormale (grumeaux, couleur), la mamelle peut être dure, rouge et enflée. Une mammite clinique provoque aussi parfois une montée de fièvre et un fort abattement. Il existe plusieurs niveaux de gravité pour une mammite clinique : bénigne, modérée, sévère. Les infections les plus graves peuvent aller jusqu’à la perte du quartier atteint, voire la mort de la vache.

Une mammite est dite subclinique lorsqu’il n'y a pas de symptômes apparents mais, en revanche, une présence de cellules (leucocytes) en grande quantité dans le lait. Bien que moins graves pour l'animal, les mammites subcliniques restent préoccupantes pour les ateliers laitiers : elles sont moins bien détectées, donc moins bien soignées, mais aussi beaucoup plus fréquentes. Beaucoup d'entre elles évoluent vers la chronicité.

Origine de la contamination

Les mammites sont également classées selon leur mode de contamination. Certaines mammites sont contagieuses. Elles se transmettent d'une vache à l'autre au moment de la traite. Les germes pathogènes, présents sur la peau des trayons et dans le lait, se propagent via le système de traite ou les mains du trayeur. D'autres mammites sont d'origine environnementale, c'est-à-dire que la contamination des animaux a lieu en dehors de la salle de traite. La litière est la plus souvent mise en cause. Du fait de l’adoption en routine des bonnes pratiques d'hygiène de traite, les mammites contagieuses sont plutôt en recul dans les élevages français. En revanche, les mammites environnementales sont en progression.

Nature du pathogène

De nombreuses bactéries sont susceptibles de provoquer des mammites, cliniques comme subcliniques. Les principaux germes rencontrés dans les ateliers laitiers français sont Streptococcus uberis, Staphylococcus aureus et d'autres staphylocoques dits à coagulase négative, et Escherichia coli.

Streptococcus uberis est à ce jour le pathogène le plus fréquent dans les élevages laitiers. Il est responsable de mammites cliniques de gravité variable et de mammites subcliniques. Il peut se transmettre selon les deux modes, environnemental (par la litière) et contagieux (lors de la traite).

Staphylococcus aureus, dit aussi staphylocoque doré, provoque, pour les deux tiers des contaminations, des mammites subcliniques. Il se propage essentiellement lors de la traite, car présent au niveau de la peau et des lésions de la peau de la mamelle. Il est particulièrement difficile à traiter : d'une part, parce que certaines souches produisent une enzyme, la β-lactamase, qui détruit les antibiotiques de la famille des β-lactamines (dont la pénicilline et la céphalosporine) ; d'autre part, parce qu'il peut former des kystes dans le tissu mammaire, à l’intérieur desquels il échappe à l’action des antibiotiques. Le staphylocoque doré se traite plutôt au moment du tarissement, période propice à une exposition prolongée à l'antibiotique. Il est aussi le germe typique des infections chroniques des « vaches à cellules » vouées à la réforme.

Escherichia coli est responsable de mammites cliniques, souvent sévères. La bactérie produit des toxines et est susceptible de passer dans le sang. Ce germe se transmet uniquement via l'environnement, essentiellement les litières, voire le sol, et se développe particulièrement dans un milieu chaud et humide.

Les staphylocoques à coagulase négative, quant à eux, sont des germes encore peu fréquents, mais émergents, qui provoquent surtout des mammites subcliniques. Selon les espèces, le mode de contamination est contagieux ou environnemental. Il est le plus souvent observé chez les primipares, chez lesquelles il colonise la mamelle juste avant le vêlage.

Enfin, Streptococcus dysgalactiae a été autrefois un germe responsable de nombreuses mammites contagieuses. Grâce à l'arsenal antibiotique, il est aujourd'hui très bien maîtrisé et presque éradiqué.

 

Boehringer Ingelheim Animal Health France SCS - FR-BOV-0144-2021-V2-01/2024

 

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